NRJ est une radio privée créée par Jean-Paul Baudecroux en juin 1981. NRJ signifie (outre "énergie") Nouvelle Radio Jeune et est aujourd'hui dans les autres pays d'Europe où elle est implantée, aussi appelée Energy.
Revenant des États-Unis où il fit des études de commerce, Jean-Paul Baudecroux profite de l'élection de François Mitterrand en 1981 pour créer sa radio libre. Ces dernières ne sont plus brouillées depuis le changement de majorité, et Baudecroux y voit l'occasion d'en faire une affaire rentable, bien que la publicité soit à cette époque interdite sur les nouvelles radios FM.
Après l'idée d'une radio pour les femmes, Baudecroux opte finalement pour une radio musicale pour les jeunes, et fonde ainsi NRJ (pour Nouvelle Radio pour les Jeunes). Il installe ses studios dans une chambre de bonne minuscule près des Buttes Chaumont au métro Télégraphe dans le 20e arrondissement, endroit de haute altitude, stratégique pour couvrir tout Paris sur 92.0 Mhz.
NRJ, au statut associatif, comme toutes les radios libres avant 1984, est dirigée la première année par Jean-Pierre d'Amico. Les animateurs sont bénévoles. Dès le début, NRJ entend se démarquer de ses concurrentes. Pour cela, elle concentre ses efforts sur deux points essentiels : la qualité du son et la programmation musicale. Alors que beaucoup de ses concurrentes ne sont audibles que dans certains quartiers de la capitale, NRJ réussit à arroser une large zone. De plus, les disques diffusés à l'antenne sont étudiés.
Grâce à cette stratégie, NRJ devient l'une des radios libres parisiennes les plus populaires, aux côtés de Radio Show et RFM. Jean-Paul Baudecroux, jusque-là peu présent dans les studios, s'investit alors davantage dans sa radio, et se sépare de Jean-Pierre d'Amico, que les animateurs avaient jusque là considérés comme seul chef à bord... Il s'entoure finalement d'un avocat, Max Guazzini.
Si la publicité est officiellement interdite, la radio ne manque pas de détourner la loi, en diffusant notamment de la publicité clandestine. Les animateurs bénévoles, qui comprennent que la radio commence à faire du chiffre d'affaires, ne tardent pas à réclamer un salaire (une journée de grève eut même lieu, avec messages à l'antenne). Cela devient encore plus légitime à partir de l'été 1984 où François Mitterrand autorise la publicité sur les radios FM : NRJ quitte alors son statut associatif pour devenir une véritable entreprise commerciale.
Décembre 1984 : NRJ, ainsi que cinq autres radios parisiennes (95.2, Radio Libertaire, la Voix du Lézard, Radio Solidarité et TSF 93), sont suspendues le 4 décembre par la Haute Autorité de la communication audiovisuelle car elles ne respectent pas leurs conditions d'émission. NRJ, la plus touchée par cette mesure et la plus écoutée (1,2 million d'auditeurs), écope d'un mois d'arrêt ; 95.2 a 15 jours de suspension, et les quatre autres ont en moyenne 12 jours de suspension. Il y a deux motifs : un non-respect des fréquences et surtout une puissance d'émission excessive qui perturberait notamment les liaisons radios des pompiers et des avions, selon la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, qui dit frapper d'abord les radios les plus écoutées car elles seraient celles qui enfreignent le plus les règles, et pour éviter qu'on l'accuse de s'attaquer d'abord aux petites radios. NRJ est notamment accusée d'émettre avec une puissance démesurée (au-delà des 500W autorisés, ce qui brouille France Culture et France Musique). Jean-Paul Baudecroux s'étonne que depuis trois ans et demi que les radios libres émettent, ces mesures de suspension, jugées aujourd'hui indispensables, n'aient pas été mises en Å“uvre plus tôt. Malgré la suspension des radios, les émissions continuent. NRJ organise alors une grande manifestation : à l'aide d'une agence de publicité et de plusieurs stars dont Dalida, elle appelle ses auditeurs à descendre dans la rue. La manifestation est un énorme succès, rend encore plus populaire NRJ et contraint le pouvoir à suspendre ses sanctions.
Forte de son succès (elle est donnée première de toutes les radios libres à Paris), la radio finit par quitter ses minuscules studios pour un vaste appartement au 39 avenue d'Iéna. Au milieu des années 1990, elle déménagera une nouvelle fois au 22 rue Boileau.
NRJ est l'une des premières radios à se constituer un réseau de radios locales franchisées NRJ en province. Bien que la diffusion par satellite soit encore inexistante (chaque radio réalisant ses propres programmes), elle permet de faire connaître la marque NRJ au reste de la France.
Le 2 octobre 1985, coup de théâtre : 6 stations de province franchisées NRJ (Nancy, Montpellier, Bordeaux, Carcassonne, Toulouse, et Grenoble) quittent soudainement le réseau pour créer le leur : le réseau FUN. Ce putsch, dirigé par Éric Péchadre et Pierre Lattès, deux cadres de NRJ, ainsi que de Jean-Baptiste Blanchemain, directeur de NRJ Montpellier, fait prendre conscience à la direction qu'il lui faut protéger son réseau. Désormais, elle s'assurera plus efficacement de la fidélité de ses radios. De plus, elle s'intéresse de plus en plus à leur ligne éditoriale : des membres de NRJ sont envoyés en province pour épurer la discothèque des radios des disques un peu trop folkloriques, et impose petit à petit une couleur musicale NRJ.
Vers 1986, la diffusion par satellite s'installe. Les radios locales de province deviennent des relais du programme parisien, tout en conservant quelques heures de programme local chaque jour. La diffusion de la publicité à l'échelle nationale devient possible, et la qualité et l'uniformité des programmes en province est désormais assurée à la direction parisienne.
Ces années 1980 constituent "les grandes années NRJ" dans la mémoire des auditeurs. Elle rassemblait une bande d'animateurs ayant une grande liberté de ton, des habillages spécifiques pour chacun d'eux, des passages d'antenne mémorables entre les animateurs. On citera Marc Scalia et son Starmatch, Serge Repp, Dominique Duforest (dit "Dodo"), ou encore Mitsou (NRJ), Jean-Marc Laurent (qui partira ensuite à la télévision), Éric Perrin, journaliste, et même un passage de Daniela Lumbroso. Malgré cette grande liberté de ton, la radio veillait à un maximum de professionnalisme.
Au fur et à mesure des années, l'ensemble des radios FM se professionnalise. La concurrence entre réseaux devient de plus en plus forte, les plus faibles disparaissent. NRJ devient elle aussi de plus en plus formatée. Les animateurs, de plus en plus bridés, perdent en personnalité. Le programme musical est de plus en plus dicté par les enquêtes marketing. Parallèlement à ça, NRJ connaît toujours un accroissement de son audience, à mettre au compte également du développement spectaculaire de son réseau, de ses méthodes de communication.
Très tôt, NRJ a tenté de développer un groupe radiophonique. Dès 1987, elle rachète la radio parisienne Gilda pour créer le programme Chérie FM. En 1989, c'est le réseau Pacific FM qui est racheté. Alors que le réseau de province est repris pour diffuser Chérie FM, la fréquence parisienne de Pacific FM sert à créer une troisième radio : Rire et Chansons. Cependant, ce réseau ne pourra être véritablement développé en province qu`à partir de 1996, le CSA ayant jusque là freiné au maximum le développement des grands groupes radiophoniques. Enfin, NRJ a racheté Nostalgie en 1998, et a tenté vainement de prendre possession de RMC, mais fut empêché par la loi anti-concentration des médias.
En 1991, NRJ entre en bourse, symbole d'une réussite spectaculaire et inégalée au sein des radios libres. Elle a su s'imposer en prenant compte des besoins des auditeurs, mais aussi grâce à des méthodes commerciales, toujours plus ou moins à la frontière de la loi : diffusion de la publicité avant l'heure, rachat de radios locales pour la constitution de ses réseaux... Elle a aujourd'hui une dimension européenne, ayant réussi à s'implanter en Belgique, Suisse, Autriche, Allemagne, Danemark, Finlande, Suède et Norvège.
18 novembre 2002 : suite à l'intégration des 13-14 ans dans les enquêtes radio de Médiamétrie, NRJ devient première radio de France en audience cumulée, dépassant RTL qui détenait le leadership depuis 22 ans. Outre la concurrence entre ces 2 stations, c'est une petite révolution au sein du monde radiophonique, qui voit les radios musicales supplanter progressivement les radios généralistes. Les fameuses radios libres, nées 20 ans auparavant sur la FM, ont désormais confirmé qu'elles ont bel et bien fait leur place dans le paysage radiophonique français, devenu très concurrentiel. Une vraie difficulté pour les radios généralistes, dont les coûts de fonctionnement sont très importants, notamment du fait de la taille de leur rédaction.
En 2004, Max Guazzini quitte le navire NRJ pour se consacrer à plein temps à la direction du stade français de rugby.
Depuis la rentrée 2006, 9 grandes villes (plus Paris depuis quelques années) bénificient d'un décrochage local 24h/24h et 7j/7 notamment grâce à la prononciation de la ville en question dans les nouveaux jingles. Les identifs nationaux sont remplacés en local par des Speaks "identifs" diffusés 4 fois par heure. (Les identifs sont diffusés dans les programmes 100% musicales de la station)
De 2005 à janvier 2007, c'est Roberto Ciurleo qui dirige l'antenne d'NRJ.
Le 26 août 2007 Better days revient, 10 aprés la création de l'émission, et 3 ans après son arrêt.